Tout savoir sur la nouvelle orthographe


#jesuiscirconflexe, #jesuisnénuphar, #jesuisoignon...

Si l'on en croit les réseaux sociaux, les Français se mobilisent pour la défense de leur langue ! 


Quel plaisir de constater que rien n'est perdu et que l'orthographe est même l'une de leurs principales priorités ! :-)

Mon cœur d'écrivain public est très touché par ce soudain engouement, qui laisse présager un avenir radieux pour ma profession.

Comme de nombreuses personnes le craignent, cette réforme tant décriée sera probablement source de confusions : entre les anciennes et les nouvelles règles, les habitudes d'écriture des parents et les manuels scolaires des enfants, les éditions récentes et les plus anciennes, les puristes et les autres, de nombreux mots se verront certainement longtemps orthographiés de deux manières. 

Néanmoins, il est important de retenir que ces nouvelles règles ne sont pas imposées mais seulement recommandées, et qu'aucune des deux graphies ne peut être tenue pour fautive. 

Les nouvelles règles de la réforme de l'orthographe

Vous trouverez ci-après les dix nouvelles règles de cette réforme de 1990, qui entrera en vigueur dans les manuels scolaires en septembre 2016 :

1. Les numéros composés sont désormais reliés par un trait d'union.

On  écrira donc : vingt-et-un, deux-cents, un-million-cent ou encore trente-et-unième.

2. Dans les noms composés avec trait d'union, le deuxième élément prend la marque du pluriel uniquement lorsque le mot est au pluriel.

On écrira donc un compte-goutte/des compte-gouttes, un après-midi/des après-midis, un cure-dent/des cure-dents, un coupe-ongle/des coupe-ongles.

3. On emploie l'accent grave au lieu de l'accent aigu dans un certain nombre de mots, et au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent comme céder.

On écrira donc évènement et règlementaire, ainsi que je cèderai, ils règleraient.

4. L'accent circonflexe (auquel les Français sont finalement si attachés !) disparait (snif...) sur le I et le U.

On écrira donc cout, entrainer, paraitre, disparaitre.

MAIS il est maintenu dans les terminaisons verbales du passé simple et du subjonctif, et dans les cinq cas suivants (pour éviter les ambiguïtés, et faire taire les petits plaisantins des réseaux sociaux !) : dû, mûr, sûr, jeûne et les formes du verbe croître.

5. Les verbes en -eler et -eter se conjuguent comme peler ou acheter, et leurs dérivés en -ment s'écrivent avec un accent grave au lieu d'une consonne doublée.

Exceptions : appeler, jeter et leurs composés.

On écrira donc j'amoncèle, un amoncèlement et tu époussèteras.

6. Les mots empruntés forment leur pluriel et sont accentués de la même manière que les mots français.

On écrira donc des matchs, des miss, des révolvers, des confettis.

7. La soudure remplace le trait d'union dans un certain nombre de mots composés de contre, entre, infra, intra, ultra, hydro, socio, dans les onomatopées et les mots d'origine étrangère.

On écrira donc contrappel, entretemps, extraterrestre, socioculturel, tictac, weekend et portemonnaie.

8. Les mots en -olle et -otter ne prennent plus qu'une seule consonne.

Exceptions : colle, folle, molle et les mots de la même famille qu'un nom s'écrivant  -otte, comme botte.

On écrira donc corole, mangeoter et frisoter.

9. Le tréma sera désormais placé sur le U, et non sur la lettre suivante. Il est également ajouté sur certains mots.

On écrira donc aigüe, ambigüe, gageüre, rongeüre et argüer.

10. Le participe passé de laisser est dorénavant invariable quand il est suivi d'un infinitif.

On écrira donc : elle s'est laissé tomber.

Quelques mots sont supprimés

Ces dix règles sont complétées par une liste d'anomalies qui sont supprimées. 

Parmi celles-ci se trouvent les mots suivants :

allo, assoir, bonhommie, charriot, combattif, cuisseau, exéma, interpeler, leadeur, nénufar, ognon, pagaille, ponch, relai, papèterie.



Je ne vous cache pas que certaines modifications perturbent mon correcteur automatique, et que mon cerveau se sent parfois agressé par quelques nouvelles graphies. Je reste moi aussi très attachée au I d'oignon et à l'accent circonflexe, et l'accord de laissé lorsqu'il est suivi d'un infinitif m'a toujours passionnée (on ne se refait pas !)


Pourtant, je l'avoue, j'écris des matchs, des miss, et des confettis, et même si orthographier weekend sans trait d'union me demandera un (petit) effort, je trouve qu'il est logique de l'écrire de la même façon qu'en anglais, la langue à laquelle nous l'avons emprunté en 1906 !


Notre langue évolue, ce qui prouve qu'elle est vivante, et le débat que suscite l'application de cette réforme est en tout point positif !



Source : www.orthographe-recommandee.info

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